vendredi 23 octobre 2015

des notes


Pour ou contre les notes ? 

Il y  a quelques jours, j'ai vu passer sur mon fil d'actualité cette question, relayée par une association que j'aime bien, et pour cause ! Du coup, certaine que je n'allais pas tomber dans un panier de crabes repère de trolls en tous genres, je me suis fendue d'une petite réponse. La voici,  un peu remaniée. 

Pour ou contre les notes ? 
"Ni pour, ni contre, bien au contraire."

Il me semble que la question des notes  n'est jamais intéressante et pertinente pour elle-même. D'abord, les notes n'avancent pas toutes seules (sauf aux examens) mais accompagnées d'appréciations, de commentaires. Même au conseil de classe, qui statue sur la base comptable des notes et des moyennes, la présence des enseignants et l'affichage des appréciation fait que, finalement, ce n'est pas cette simple valeur comptable qui est utilisée, seule mais bien d'abord et avant tout le discours à partir de cette note. D'ailleurs, on n'imagine pas un bulletin qui serait remis aux familles sans une synthèse rédigée par le président du conseil. 
Par ailleurs, j'ai connu, il y  a quelques années, des élèves qui n'avait pas de "notes" au primaire, mais des évaluations sous forme de croix. Du coup, ils faisaient la "course aux croix". Et honnêtement, je ne voyais pas bien la différence question niveau de stupidité, avec la "courses aux notes", péché capital contre l'intelligence et la culture, duquel sont soupçonnés un certain nombres de nos élèves. 
Or, me semble-t-il, là est bien l'enjeu principal : celui du sens et de l'intelligence, pour les élèves, pour les parents, pour tous. Et, souvent, la note sert de point de départ à l'échange : les chiffres parlent tous seuls, c'est bien connu, tant qu'ils sont bons. On se rend bien compte que le discours devient exigible dès qu'ils hurlent du dessous du niveau de la mer, le fameux saint DIX : IL Y A UN PROBLEME. Là est la clef : les notes permettent de dire quand il y a un problème, mais elle ne le nomme pas, et donc, ne peuvent pas se balader toutes seules. 

Donc, la question qui m'intéresse, avec ou sans note, est la suivante : quel sens donne-t-on aux évaluations ? pourquoi évalue-t-on ? Quoi ? en fonction de quel contenu pré-requis ? enseigné ? Et comment fait-on pour que l'élève s'approprie les moyens de reconstituer le sens de ces évaluations ? 

"Que cessent Ces contrôles et que commencent Ses évaluations" me parait un bon slogan pour résumer ma position sur la question. 

Du coup, ça peut passer par des notes, des croix, des triangles, des couleurs, des lettres... tout est possible concernant le "comment on fait ?". C'est finalement le moindre des soucis, me semble-t-il, quand on cause évaluation. 
Je pratique, pour ma part, un système prodigieusement synchrétique, adapté à chaque situation et, surtout, toujours explicité aux élèves. 
Il y a des notes, mais toutes ne comptent pas.
Certaines activités sont évaluées sans être notées, ce qui ne réduit pas l'implication des élèves dans le soucis de comprendre ce qu'ils font et pourquoi ils le font, malgré tout ce qu'on pourrait imaginer en la matière. 
Les notes d'oral sont établies grâce à un document afiné au cours des ans,  savant mélange d'évaluation de contenu (colonne de gauche) et de savoir-faire (colonne de droite, avec des lettres). La note finale attribuée à chaque élocuteur est souvent négociée avec la classe. 
Globalement, tout le monde semble satisfait et pas traumatisé, ce qui est, pour moi, un critère essentiel pour jauger de la qualité d'un système d'évaluation, quel qu'il soit. 

Pour ou contre les notes ? Non ! 
Des notes ? pourquoi ? et pour quoi faire ? Voilà une question autrement plus intéressante.