samedi 15 octobre 2011

de la dignité

Je suis malheureuse : deux fonctionnaires de l'Etat sont mortes hier.

La première est morte dans l'exercice de ses fonctions, abattue par un fou.
Son Ministre est consterné : "un métier de service quotidien" ; "un métier dangereux".
Elle aura droit aux honneurs posthumes de la République, mardi ou mercredi.
 J'adresse toutes mes condoléances à sa famille, et singulièrement à son mari et à des deux enfants.
Un bien triste fait divers.

La deuxième est morte des suites de ses blessures, après immolation publique dans la cours du lycée où elle exerçait la fonction de professeure de mathématiques.
Son Ministre ne s'est pas exprimé.
 Il y a eu mise en place d'une cellule psychologique.
 J'adresse toutes mes condoléances à sa famille, mais aussi à l'ensemble de ses élèves, et singulièrement à cette jeune fille qui, hier, expliquait devant les caméras de France 3 qu'elle ne comprenait pas le geste d'un professeur qu'elle n'imaginait pas avoir un tel geste, toujours souriante en cours.

Préparez-vous à d'autres gestes de ce genre.
Préparez-vous à d'autres silences ministériels assourdissants.
Préparez-vous à d'autres cellules psychologiques et à d'autres élèves qui ne comprendront pas.
Préparez-vous à entendre encore dire qu'il ou elle était d'écrit(e) "comme fragile psychologiquement"

Je suis très malheureuse. En colère aussi.